La sous-série 9 HDT regroupe les archives de plusieurs hôpitaux de Lunel remontant à l'époque médiévale et qui subsistèrent conjointement jusqu'à la fin du XVIe siècle, période à laquelle furent entreprises des réformes hospitalières.
L'hôpital des pauvres et la léproserie Saint-Lazare sont les deux établissements hospitaliers les plus anciens, attestés dès 1215 dans le testament du seigneur de Lunel Raymond Gaucelm IV.
L'hôpital des pauvres faisait office d'hôpital général pour l'ensemble...
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La sous-série 9 HDT regroupe les archives de plusieurs hôpitaux de Lunel remontant à l'époque médiévale et qui subsistèrent conjointement jusqu'à la fin du XVIe siècle, période à laquelle furent entreprises des réformes hospitalières.
L'hôpital des pauvres et la léproserie Saint-Lazare sont les deux établissements hospitaliers les plus anciens, attestés dès 1215 dans le testament du seigneur de Lunel Raymond Gaucelm IV.
L'hôpital des pauvres faisait office d'hôpital général pour l'ensemble de la cité. Lorsqu'au XIVe siècle, suite au rattachement de la baronnie au royaume de France, des consuls se chargèrent d'administrer la ville, ils entreprirent en 1366 de réorganiser l'administration de cet établissement placé sous leur patronage. Ils nommèrent dès lors des procureurs ou recteurs chargés de veiller à son administration, et un hospitalier pour en superviser le bon fonctionnement. Cet établissement resta actif bien au-delà du Moyen Âge : en 1588 puis encore en 1654 les consuls de la ville lui attribuèrent la charge de subvenir aux besoins des pestiférés. Diverses mesures municipales furent encore prises en sa faveur dans le courant du XVIIe siècle. Puis il n'est plus mentionné dans la documentation. Il se trouvait sur l'actuelle rue Jules Ferry : mentionné dans un compoix de 1591 des archives communales (CC 1), il est localisé sur une carte du XVIIIe siècle conservée aux archives départementales. Il donnait son nom à une porte de la ville située non loin de là, appelée alors "porte de l'hôpital", et depuis rebaptisée porte de Sommières.
La léproserie, dédiée à Saint-Lazare, abritait des malades alors considérés comme incurables et contagieux. Celle de Lunel est mentionnée pour la première fois en 1215, aux côtés de l'hôpital des pauvres. Les archives communales de la ville conservent quelques autres documents à son propos entre 1259 et 1399. Mais elle perdit plus rapidement son utilité première. En 1588 ses derniers habitants furent évacués, pour qu'y soient transférés les pestiférés en compagnie d'un médecin, d'un apothicaire et d'un hospitalier. Les délibérations communales et comptes du clavaire du XVIIe siècle le citent encore quelques temps avant sa disparition, alors qu'il accueille des pauvres, et non plus des lépreux. Il se situait sur le chemin allant de Lunel au Mas de Cadombes, près de l'actuelle rue Malautière. Le lieu garde un souvenir de son existence : son nom est dérivé de Malaü, ancien terme occitan désignant le malade.
Le Bassin du Suaire des pauvres et l'hôpital de la Charité Majeure (dit plus souvent Charité Mage) apparaissent plus tardivement. Ce sont des formes de l'assistance de la fin du Moyen Age, lorsque la société, éprouvée par les pestes et la famine, se soucie davantage encore de l'application quotidienne des œuvres de miséricorde. L'hôpital de la Charité est cité dans les archives communales aux côtés de la léproserie entre 1259 et 1399.
Si ces diverses formes de l'assistance cohabitèrent au Moyen Âge, ce fut cependant le seul hôpital de la Charité Mage qui subsista à la période moderne. Par des édits de 1693 et des lettres patentes de novembre 1696, Louis XIV unit à l'hôpital de Lunel les biens et revenus de la maladrerie et de l'hôpital Saint-Jacques de Lunel. fut occupé par une congrégation de Sœurs de la Miséricorde peu avant la Révolution, avant d'être supplanté par un hôpital civil aménagé à l'extérieur des murs à partir de 1853, dans l'ancien couvent des Capucins. Ce bâtiment avait en effet été vendu comme bien national en 1791 et la ville en était devenue propriétaire en 1807. L'édifice, en forme de H, comprenait alors deux étages (9 HDT 1 O 1). Il fit dès lors office d'hôpital et hospice, fonctions qu'il assuma tout au long du XXe siècle. Il accueillit aussi bien les malades civils de la ville et de ses environs, que les militaires des différentes guerres (1870, 1914-1918 et 1939-1940).